SP progressive : une étude sur les lymphocytes B pourrait ouvrir la voie à des options thérapeutiques
Financement d’une étude sur le potentiel thérapeutique des lymphocytes B à hauteur de 3,6 millions de dollars par la Société canadienne de la SP et la Fondation scientifique sur la SP
La SociĂ©tĂ© canadienne de la sclĂ©rose en plaques et la Fondation pour la recherche scientifique sur la sclĂ©rose en plaques ont annoncĂ© l’octroi d’une subvention de 3,6 millions de dollars destinĂ©e Ă financer des travaux de recherche portant sur le rĂ´le des lymphocytes B, type de globules blancs du système immunitaire, dans le dĂ©clenchement et la progression de la sclĂ©rose en plaques. En collaboration avec l’UniversitĂ© ż´Ć¬ĘÓƵ, l’UniversitĂ© de MontrĂ©al et l’UniversitĂ© de Toronto, des spĂ©cialistes internationaux de la SP, soit les Drs Amit Bar-Or, Alexandre Prat et Jennifer Gommerman, recourront Ă une mĂ©thode interdisciplinaire unique pour dĂ©finir le rĂ´le des lymphocytes B dans le contexte de la SP.
Jusqu’à maintenant, le milieu scientifique a cru que la SP était attribuable aux lymphocytes T, autre type de globules blancs. La recherche a en effet montré que ces cellules s’attaquent par erreur à la myéline, gaine protectrice des fibres nerveuses du système nerveux central, l’exposant ainsi à un risque de détérioration. Cette observation a mené à la mise au point de traitements capables d’atténuer ou de contrer les effets des lymphocytes T destructeurs.
Cela dit, des études récentes ont révélé un fait étonnant : les traitements qui ciblent les lymphocytes B ont généré une amélioration spectaculaire chez les personnes atteintes de SP. Qui plus est, on a constaté la présence de lymphocytes B dans des zones cérébrales associées à la forme progressive et invalidante de la SP, pour laquelle il n’existe encore aucun traitement. Ces travaux ont incité les chercheurs à croire que les lymphocytes B, qui n’avaient pas suscité beaucoup d’intérêt jusqu’ici, jouent un rôle important dans le contexte de la SP.
« Ă€ la lumière de rĂ©sultats encourageants d’essais cliniques ayant montrĂ© une diminution du nombre de lymphocytes B chez les personnes atteintes de la forme cyclique (poussĂ©es-rĂ©missions) de SP, la question n’est plus de savoir si les lymphocytes B jouent un rĂ´le important dans le contexte de la SP, mais bien quel rĂ´le elles jouent », prĂ©cise le Dr Amit Bar-Or, chercheur clinicien de l’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al, affiliĂ© Ă l’UniversitĂ© ż´Ć¬ĘÓƵ, et l’un des chercheurs principaux dans l’étude. « Des membres de notre Ă©quipe ont rĂ©cemment dĂ©couvert qu’il existe de nombreux types de lymphocytes B humains. Certains favorisent l’inflammation, alors que d’autres peuvent la freiner. L’étude coopĂ©rative que nous mènerons permettra de rĂ©pondre Ă d’importantes questions Ă©mergentes sur la SP et de mieux traiter cette maladie, en particulier sa forme progressive », souligne le chercheur.
« Cette subvention nous donnera une occasion unique de mettre en commun les ressources et l’expertise scientifiques de trois grands centres de recherche du Canada, au profit de l’étude du rôle des lymphocytes B dans le déclenchement de la SP », dit le Dr Alexandre Prat, neurologue et chercheur œuvrant au Centre hospitalier de l’Université de Montréal et professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. « Ce projet s’avère très enthousiasmant pour nous et pour toute la communauté de la SP », ajoute-t-il.
Les Drs Bar-Or, Prat et Gommerman collaboreront donc à la collecte de données fondamentales sur le rôle des lymphocytes B dans l’évolution de la sclérose en plaques. Cette information leur fournira des indices quant à la cause de la SP et leur permettra d’évaluer le potentiel de traitements ciblant les lymphocytes B pour les personnes atteintes de SP, toutes formes confondues.
« Notre équipe étant formée de chercheurs issus de divers centres, elle dispose d’un large éventail d’expertise, allant d’une vaste expérience clinique à un savoir étendu en immunologie. Grâce à nos travaux, nous atteindrons notre but : approfondir nos connaissances sur le rôle des lymphocytes B dans le contexte de la SP, de sorte qu’un jour, nous puissions mettre au point des traitements contre la forme progressive de cette maladie », dit la Dre Jennifer Gommerman, chercheuse et professeure agrégée de médecine à l’Université de Toronto.
« Sachant que le Canada affiche le plus fort taux de SP du monde, les chercheurs canadiens s’intéressent vivement à l’exploration de nouvelles voies de recherche sur la cause de cette maladie et à l’amélioration des traitements offerts aux Canadiens aux prises avec la SP », explique la Dre Karen Lee, vice-présidente des programmes de recherche de la Société canadienne de la SP. « Nous sommes ravis de voir cette équipe de chercheurs mener une étude qui permettra non seulement de défricher de nouveaux territoires dans le domaine de la SP, mais aussi d’approfondir les connaissances sur cette maladie complexe. Il est possible, croyons-nous, d’éradiquer la SP, et cette étude sur les lymphocytes B nous fera avancer dans la recherche de réponses à nos questions, en plus de nous rapprocher de notre but ultime : stopper la SP », conclut-elle.
« Je crois que la découverte de la cause et du remède de la SP repose sur une réflexion et des idées novatrices ainsi que sur la collaboration », affirme Andrea Butcher-Milne, atteinte de SP depuis 1997. « Le fait de savoir que les chercheurs de notre pays travaillent d’arrache-pied pour améliorer l’avenir des personnes atteintes de SP me rassure. »
Cette étude a été sélectionnée par les Instituts de recherche en santé du Canada en vue d’une présentation au « Café scientifique » qui sera tenu le 18 février, à Toronto. Les Cafés scientifiques permettent au grand public d’interagir avec des chercheurs invités à exposer les résultats de leurs travaux. Pour en apprendre davantage sur le sujet, rendez-vous sur le site Web de .
SOURCE: La Société canadienne de la sclérose en plaques et la Fondation pour la recherche scientifique sur la sclérose en plaques