Choisir une carrière n’est pas chose facile. Certaines personnes passent des années à explorer différents programmes universitaires ou prennent une pause d’études pour réfléchir à leurs buts et à leurs rêves. Pour d’autres, ce choix découle d’expériences personnelles.
Pour Celine Thomas (B.A. 2017), son choix de carrière a pris racine lors de son enfance Ă Ottawa. Ses parents lui ont inculquĂ© de solides valeurs – l’empathie, l’humilitĂ©, une solide discipline de travail et l’importance de redonner Ă sa communautĂ©. Ses valeurs, ainsi que son intĂ©rĂŞt pour la gĂ©ographie, la sociologie et l’histoire, l’ont amenĂ©e Ă faire une majeure en Ă©tudes en dĂ©veloppement international Ă l’UniversitĂ© ż´Ć¬ĘÓƵ.
Durant ses études, elle s’est inspirée de l’expérience de son père, qui était médecin dans un village du Nord de l’Ontario. Après avoir quitté Ottawa pour s’établir là -bas, il parlait à sa fille de ses jeunes patients autochtones et des difficultés socioéconomiques auxquelles beaucoup se butaient. Ce sont ces récits qui ont amené Mme Thomas à croire que les principes du développement, qui portent sur les facteurs sociaux, politiques et économiques qui permettent aux sociétés d’atteindre leur plein potentiel, pouvaient tout autant s’appliquer au Canada et aux autres pays industrialisés qu’aux pays en développement. Selon elle, « tous les pays ont du travail à faire ».
Changer les choses
C’est Kim Samuel, alors professeure praticienne Ă l’Institut d’étude du dĂ©veloppement international, qui a supervisĂ© le dernier sĂ©minaire de recherche de Mme Thomas Ă ż´Ć¬ĘÓƵ. Mme Samuel a notamment fondĂ© le Samuel Centre for Social Connectedness, un organisme Ă but non lucratif qui Ĺ“uvre Ă Ă©liminer l’isolement social dans les communautĂ©s vulnĂ©rables au pays et Ă l’étranger. Ses activitĂ©s de recherche et de reprĂ©sentation et ses programmes visent Ă trouver des moyens de crĂ©er un sentiment d’appartenance au sein de diffĂ©rents groupes, comme les rĂ©fugiĂ©s, les personnes ayant une dĂ©ficience intellectuelle, les personnes âgĂ©es et les collectivitĂ©s autochtones. Durant l’étĂ© qui a suivi la fin de ses Ă©tudes, Mme Thomas a obtenu une bourse du Centre pour Ă©tudier les politiques et les programmes canadiens de santĂ© mentale.
Ce même été, elle a également eu l’occasion de passer un mois à diriger un camp d’alphabétisation pour enfants autochtones à Mistissini, une réserve crie située dans la Jamésie, une région du Nord-du-Québec. La plupart des animateurs du camp étaient des Cris, et ils l’ont aidée à comprendre les difficultés qu’ils ont rencontrées en tant que jeunes qui souhaitaient faire des études supérieures, par exemple le roulement important du personnel enseignant et le manque de cours de niveau secondaire, entre autres des préalables requis pour certains programmes postsecondaires. Mme Thomas a relevé les lacunes, comme le manque de ressources en matière de soutien social et de santé mentale, particulièrement pour les jeunes qui quittent leur communauté pour la première fois, et s’est penchée sur ce qu’elle pourrait faire pour améliorer les choses, à titre de conseillère pédagogique ou d’agente de liaison entre les universités et le système d’éducation cri. Cette expérience l’a confortée dans sa volonté de consacrer sa carrière à aider les jeunes autochtones du Canada. « J’ai découvert que je pouvais être une alliée et améliorer les choses ici, dans mon propre pays. »
Impressionnée par le travail et les qualités de Mme Thomas, Mme Samuel l’a embauchée à titre de coordonnatrice des initiatives stratégiques du Centre. Elle travaille à Montréal et son mandat consiste principalement à encadrer et à soutenir le réseau de boursiers du Centre, la plupart étant fraîchement diplômés de l’université.
C’est dans un espace de travail collaboratif du Mile-End qu’elle voit à garder le contact avec les boursiers des quatre coins du pays, qui ont cette année effectué des recherches sur un large éventail d’enjeux, allant de l’incarcération de jeunes autochtones aux voies de justice réparatrice, en passant par les problèmes de santé mentale auxquels sont confrontés les réfugiés nouvellement établis. Dans certains cas, elle a aussi participé à des recherches menées auprès de collectivités autochtones.
Une ambassadrice inspirante
« Celine est une ambassadrice inspirante, une bâtisseuse de ponts et une visionnaire qui travaille sans relâche pour donner vie au programme de mise en réseau des boursiers, indique Mme Samuel. Elle crée également des liens avec des partenaires internationaux, comme Human Rights Watch, Special Olympics International, TakingITGlobal et Partners in Health. » Elle codirige aussi les recherches pour un ouvrage de Mme Samuel en cours de rédaction.
Mme Thomas Ă©tait extrĂŞmement active au sein de diffĂ©rents clubs et associations Ă©tudiantes Ă ż´Ć¬ĘÓƵ. Elle affirme que ces expĂ©riences l’ont aidĂ©e Ă dĂ©velopper des compĂ©tences qui lui servent aujourd’hui dans son travail. Elle a notamment Ă©tĂ© vice-prĂ©sidente au rayonnement de la ż´Ć¬ĘÓƵ Women in Leadership Students’ Association et directrice des affaires internes pour la section de ż´Ć¬ĘÓƵ de l’Association internationale des Ă©tudiants en sciences Ă©conomiques et commerciales (AIESEC), un organisme jeunesse international. Grâce Ă celui-ci, elle a passĂ© six semaines au Vietnam Ă travailler auprès d’étudiants locaux.
« Ça a vraiment été utile de découvrir différents réseaux et organismes par l’intermédiaire de leur section universitaire, explique-t-elle. J’ai aimé travailler avec des gens qui n’étaient pas dans mon programme, ça m’a permis d’élargir mes horizons. »
Qu’est-ce qui attend maintenant Celine Thomas?
« Les occasions de collaborer avec les collectivités autochtones que j’ai eues grâce au Samuel Centre m’ont fait réaliser qu’il est important pour moi, et pour le pays, de continuer d’aller de l’avant en misant sur les progrès accomplis, affirme-t-elle. Je veux faire ce que je peux et utiliser mes connaissances et mon expertise pour que les jeunes autochtones aient le même accès et les mêmes chances que tout le monde, principalement pour les études postsecondaires. »