Un médicament connu pourrait aider à combattre la SLA
Selon une étude menée à l'Institut de recherches du Centre universitaire de santé ¿´Æ¬ÊÓƵ, un antibiotique utilisé couramment dans le traitement de l'acné pourrait ralentir l'évolution de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), appelée parfois « maladie de Lou Gehrig »ou « maladie de Charcot ». Les chercheurs ont découvert que la minocycline, un antibiotique, retarde l'apparition de la maladie et sa progression dans un modèle souris SLA. Jasna Kriz, Minh Dang Nguyen et Jean-Pierre Julien sont les coauteurs de cette recherche qui sera publiée dans l'édition de juin du journal Neurobiology of Disease.
La SLA est une maladie neuromusculaire progressive et fatale qui érode les neurones moteurs et qui, éventuellement, se traduit par une paralysie totale et l'incapacité de parler ou d'avaler. Les personnes atteintes de cette maladie vivent habituellement de deux à cinq ans. Les causes de la SLA sont peu connues, et il n'existe aucun moyen de guérison. D'une importance significative à l'échelle nationale, cette maladie touche entre 1500 et 2000 personnes au Canada. Tous les jours, deux ou trois Canadiens meurent de cette maladie.
« L'analyse menée par Jana Kriz démontre clairement que la minocycline retarde la perte neuronale et prolonge la vie des souris SLA., souligne le professeur Jean-Pierre Julien, investigateur principal de l'étude. La minocycline est potentiellement plus efficace que tout autre traitement actuellement disponible et elle ne s'accompagne d'aucun effet secondaire. Nos résultats indiquent clairement qu'il faudra entreprendre des essais cliniques dans une prochaine étape. »
La découverte du Dr Julien est financée par un partenariat unique en son genre, conclu entre la Société canadienne de la sclérose latérale amyotrophie (Société canadienne de la SLA) et l'Association canadienne de la dystrophie musculaire. Au cours des deux dernières années, ce partenariat, en collaboration avec l'Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), a permis de consacrer plus six millions de dollars à la recherche neuromusculaire.
« Comme les traitements pharmacologiques contre la SLA sont présentement peu efficaces, cette découverte constitue une lueur d'espoir pour tous ceux qui vivent avec la maladie et leur famille, rapporte Suzanne Lawson, directrice générale nationale de la Société canadienne de la SLA. Nous sommes heureux que la recherche financée par notre organisme ait permis de réaliser une découverte d'une telle importance, susceptible d'influencer considérablement l'avenir de la recherche sur la SLA. »
L'étude du CUSM a comparé la longévité, la force musculaire, la perte neuronale et la réaction inflammatoire des souris SLA, nourries normalement, avec celles dont la nourriture contenait de la minocycline. On a constaté que les souris nourries à la minocycline vivaient plus longtemps, que leur détérioration neuronale et musculaire était retardée et que l'inflammation de leur cerveau était considérablement inférieure à celle des autres souris.
« C'est une excellente nouvelle pour IRSC, souligne le Dr Alan Bernstein, président d'Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). La découverte du Dr Julien illustre à merveille le type de travail qui peut être accompli grâce à des partenariats novateurs, tel que celui de la Société de la SLA et de l'Association canadienne de la dystrophie musculaire. Je félicite le Dr Julien et son équipe pour leur importante découverte, qui permettra d'améliorer l'état de santé des patients atteints de SLA. »
« Les scientifiques canadiens continuent de contribuer aux progrès de la recherche et, plus que jamais, on espère assister au cours des prochaines années à l'élaboration d'approches thérapeutiques véritablement efficaces, visant de nombreux troubles neuromusculaires, ajoute le Dr Eric Shoubridge, professeur de neurologie et de neurochirurgie à l'Institut neurologique de Montréal et président de conseil scientifique et médical consultatif de l'Association canadienne de la dystrophie musculaire. L'excellent travail de mon collègue, le Dr Julien, a énormément contribué à cette cause. »
« Nous avons réalisé cette étude parce que nous soupçonnions que l'inflammation du cerveau contribue au processus pathologique, explique Jean-Pierre Julien. En plus de ses qualités antibiotiques, la minocycline démontre des propriétés anti-inflammatoires. Ainsi, en atténuant la réaction inflammatoire, la minocycline a pu retarder l'apparition de la maladie et, par conséquent, prolonger la vie de ces animaux. »
À propos de l'Association canadienne de la dystrophie musculaire
Les Canadiens atteints de troubles neuromusculaires ont droit à une bonne qualité de vie, qui leur permettrait d'être autonomes, mobiles, productifs et de contribuer pleinement à la société canadienne. Depuis 1954, l'Association canadienne de la dystrophie musculaire finance des recherches de pointe en vue de découvrir des thérapies efficaces contre les troubles neuromusculaires. En attendant, l'Association s'est engagée à fournir des services et des renseignements d'une importance vitale ainsi qu'à entretenir un sentiment d'espoir chez des dizaines de milliers de Canadiens atteints de ces troubles.
À propos de la Société canadienne de la SLA
La Société canadienne de la SLA est une organisation bénévole nationale, uniquement dédiée aux personnes atteintes de SLA. La Société recueille des fonds versés à la recherche et à la qualité des soins des personnes atteintes de cette maladie, et elle dispose d'unités partenaires dans chaque province canadienne. Elle a financé la recherche du Dr Julien pour une durée de plus de cinq ans. Cette année, la Société SLA célèbrera son 25e anniversaire.
À propos d'Instituts de recherche en santé du Canada
IRSC est la première agence canadienne vouée à la recherche en santé. Soucieuse de se conformer aux normes d'excellence scientifique établies à l'échelle internationale, l'agence a pour objectif d'exceller dans la création de nouvelles connaissances qui auront pour effet d'améliorer la santé des Canadiens, de rendre plus efficaces les produits et services du secteur de la santé et de renforcer le système de soins de santé.