Imaginez pouvoir prendre des brins d’ADN – le matériau qui se trouve dans nos cellules et qui détermine notre apparence et notre fonctionnement – et les utiliser pour construire de minuscules structures capables d’acheminer des médicaments vers des endroits ciblés du corps ou d’élever la miniaturisation électronique à un tout autre niveau.
Le groupe de recherche du professeur Tomislav ščć, du Département de chimie de l’Université ƬƵ, s’est forgé une solide réputation dans le domaine peu connu, mais en pleine croissance, de la mécanochimie, où les transformations chimiques s’effectuent en concassant, broyant ou cisaillant des ingrédients à l’état solide – des techniques faisant appel à la force brute plutôt qu’à des agents liquides très recherchés. « Votre cafetière broie un produit, et le broyage de molécules dans un laboratoire repose sur un principe similaire », explique le professeur ščć. L’usage de la force mécanique présente également un important avantage, puisqu’il permet d’éviter le recours à des solvants en gros nocifs pour l’environnement.
Des chercheurs de l’Université ƬƵ ont mis au point une nouvelle méthode abordable permettant de construire des nanotubes d’ADN à l’aide d’une matrice bloc sur bloc. Cette percée pourrait ouvrir la voie à la conception d’échafaudages à partir de brins d’ADN pouvant ensuite être appliqués à la création de dispositifs optiques et électroniques ou de systèmes intelligents de libération de médicaments.
Des chercheurs de l’Université ƬƵ ont réussi à observer simultanément la réorganisation de la position des atomes et la distribution des électrons au cours de la transformation d’un « matériau intelligent », le dioxyde de vanadium (VO2) ‒ celui-ci passant d’un semi-conducteur à un métal –, au cours d’une période un trillion de fois plus courte qu’un clin d’œil.