Experts : Conflit de travail ferroviaire : Le ministre MacKinnon « soulagé »
Le ministre du Travail, Steven MacKinnon, s’est dit « soulagé » dimanche d’avoir évité « un carnage économique » avec la reprise du transport ferroviaire. Il a défendu sa décision d’imposer l’arbitrage exécutoire dans le conflit de travail qui oppose les deux plus grandes sociétés ferroviaires canadiennes au syndicat des Teamsters.
Voici des experts de l’Université ¿´Æ¬ÊÓƵ qui peuvent s’exprimer à ce sujet :
Barry Eidlin, professeur agrégé, Département de sociologie
« Avec sa décision d'ordonner le retour au travail des cheminots dans l'attente d'un arbitrage obligatoire, le gouvernement fédéral va à l'encontre de sa propre rhétorique selon laquelle « les meilleurs accords sont ceux conclus à la table de négociation ». Au lieu de cela, il a permis aux compagnies ferroviaires de l'intimider pour qu'il leur donne ce qu'elles veulent, tout en érodant le régime de négociation collective au Canada. Cette décision envoie un message aux employeurs canadiens : au lieu de négocier avec leurs travailleurs, ils peuvent se contenter d'attendre que le gouvernement leur impose un accord. Il s'agit d'un dangereux précédent qui ne contribuera guère à la réalisation de l'objectif ostensible du gouvernement d'instaurer la paix sociale. »
Barry Eidlin est professeur agrégé dans le département de sociologie. Ses recherches portent sur lechangement social ; démocratie et institutions démocratiques ; inégalité ; main-d'œuvre ; mouvements sociaux ; syndicats ; travail.
Barry.eidlin [at] mcgill.ca (français, anglais)
, École d'éducation permanente, Université ¿´Æ¬ÊÓƵ
« La fermeture de la totalité des services ferroviaires de marchandises au Canada est une honte nationale qui aurait pu être évitée si le gouvernement fédéral avait fait preuve de diligence dans l'octroi des prolongations de contrat. La demande du CN et des Teamsters de prolonger leur contrat actuel d'un an pour permettre une meilleure compréhension des nouveaux règlements sur le repos et les heures de travail des équipes introduits par Transports Canada en 2023 aurait dû être examinée en tenant compte de l'expiration connue du contrat du CPKC et des Teamsters en 2024. L'impact de cet arrêt de travail a été extrêmement préjudiciable au flux de plus d'un milliard de dollars d'échanges commerciaux et à la réputation de plus en plus mauvaise du Canada en matière de fiabilité et de confiance dans le réseau d'approvisionnement. »
John Gradek est chargé de cours à l'École d'éducation permanente de ¿´Æ¬ÊÓƵ. Il donne des cours de chaîne d’approvisionnement et sur la gestion intégrée de l'aviation. Il est un ancien membre du Tribunal d'appel des transports du Canada, ayant servi un mandat de 2018 à 2022. Il a notamment travaillé auparavant 20 ans chez Air Canada en gestion aéroportuaire et en marketing.
john.gradek [at] mcgill.ca (français, anglais)
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