Le caoutchouc du gazon synthétique, toxique pour l’environnement
Un groupe de scientifiques de l’UniversitĂ© ż´Ć¬ĘÓƵ a Ă©valuĂ© la toxicitĂ© environnementale du lixiviat de granulĂ© de caoutchouc – utilisĂ© par exemple pour le remplissage du gazon synthĂ©tique – Ă l’aide d’embryons de poulet, un modèle de vertĂ©brĂ©s supĂ©rieurs.
La nouvelle Ă©tude, publiĂ©e dans , par une Ă©quipe de scientifiques du DĂ©partement de gĂ©nie chimique de l’UniversitĂ© ż´Ć¬ĘÓƵ, du musĂ©e Redpath et de SantĂ© Canada, est la première Ă utiliser des Ĺ“ufs de poule comme modèle systĂ©mique d’étude des effets des toxines environnementales.
Nathalie Tufenkji, coauteure principale de l’étude et professeure au Département de génie chimique, explique que les modèles de vertébrés supérieurs ont l’avantage de pouvoir mesurer les effets systémiques des toxines environnementales, ce que les modèles précédents – comme les algues, les puces d’eau, les poissons-zèbres et les cultures de cellules de mammifères – ne permettaient pas.
« Nous étions curieux de découvrir l’effet du granulé de caoutchouc sur l’environnement et la faune en général, se souvient-elle. Les précipitations pourraient libérer des produits chimiques provenant du granulé de caoutchouc dans l’environnement; pourtant, on connaît mal leurs effets sur le développement et la santé des vertébrés. »
Ce projet multidisciplinaire montre que l’exposition des œufs à de petites quantités d’eau dans laquelle a trempé du granulé de caoutchouc pendant sept jours compromet le développement des embryons de poulet aux stades précoces. Lorsqu’il était injecté directement dans les jaunes, le lixiviat a causé des malformations moyennes à graves, notamment une altération du développement du cerveau et du système cardiovasculaire.
, l’autre coauteur principal et professeur au musĂ©e Redpath de l’UniversitĂ© ż´Ć¬ĘÓƵ, prĂ©cise que le nouveau modèle fournira des donnĂ©es pertinentes quant Ă l’impact des toxines sur le dĂ©veloppement embryonnaire d’un animal aussi complexe.
« Relativement parlant, les œufs de poule sont plutôt étroitement liés aux mammifères, y compris aux humains, explique-t-il. Leur génome, leur anatomie et leur développement sont plus proches des nôtres que ceux d’autres modèles standards. S’en servir comme modèle pour tester l’effet des toxines environnementales est peut-être le meilleur moyen de comprendre leurs conséquences potentielles pour la santé humaine. »
Les équipes des professeurs Tufenkji et Larsson souhaitent maintenant déterminer quels types de produits chimiques sont libérés par le granulé de caoutchouc dans des conditions naturelles, selon différents scénarios environnementaux.
« Nous aimerions tester le lixiviat provenant de granulé de caoutchouc lorsqu’il est vieilli de manière naturelle afin de mesurer son impact sur le développement embryonnaire du poulet », précise Nathalie Tufenkji.
L’article « », d’Elvis Genbo Xu, Nicholas Lin, Rachel S. Cheong, Charlotte Ridsdale, Rui Tahara, Trina Y. Du, Dharani Das, Jiping Zhu, Laura Peña Silva, Agil Azimzada, Hans C. E. Larsson et Nathalie Tufenkji, a été publié dans le PNAS, une revue avec comité de lecture.
Cette étude a reçu un soutien financier du Programme des chaires de recherche du Canada, du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et de la Fondation canadienne pour l’innovation (Initiative intégrée en biologie quantitative).
L’UniversitĂ© ż´Ć¬ĘÓƵ
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