Plus de la moitié des étudiants qui ont participé au sondage sur la Loi 21 disent qu'ils quitteront le Québec pour trouver du travail
Des chercheurs des universités ¿´Æ¬ÊÓƵ et Concordia ont fait équipe pour examiner comment la loi sur la laïcité du Québec, la loi 21, affecte les choix de carrière et les expériences de discrimination des étudiants, en particulier dans les facultés de droit et d'éducation de la province. La loi, qui interdit à certains fonctionnaires, dont les enseignants du système public et les procureurs, de porter des symboles religieux au travail, a été mise en Å“uvre en juin 2019. L'enquête bilingue volontaire en ligne a été envoyée entre la mi-octobre 2020 et le début du mois de novembre 2021 et ont invité les volontaires à envoyer des commentaires écrits ainsi que des réponses au sondage.
Les résultats soulèvent la possibilité d'un fossé générationnel au Québec entre la génération plus âgée, qui est informée par un ensemble particulier d'expériences historiques, et les plus jeunes qui sont les enseignants et les avocats de demain. Les résultats de l'enquête montrent que :
- 34 % des répondants ont déclaré avoir subi une discrimination accrue depuis l'adoption de la loi. Un peu plus de la moitié de ce groupe a déclaré porter un symbole religieux.
- 51 % des étudiants interrogés ont indiqué qu'ils chercheront du travail hors du Québec en raison de la loi 21. Un peu plus de la moitié de ces étudiants étaient dans le domaine de l’éducation.
- 70 % des personnes interrogées ont déclaré avoir une perception plus négative de la province depuis l'adoption de la Loi sur la laïcité - même celles qui ne portent pas de symboles religieux.
« Nous avons remarqué que de nombreux étudiants nous ont fait part de leur profonde détresse en constatant l'impact de l'adoption de la loi sur leurs camarades de classe, les membres de leur famille, leurs amis et leurs camarades de classe », a déclaré Elizabeth Elbourne, professeure agrégée au Département d'histoire et d'études classiques de ¿´Æ¬ÊÓƵ et co-auteure de l'étude. « Un certain nombre d'étudiants en éducation ont laissé des commentaires indiquant qu'ils n'étaient pas disposés à enseigner au Québec en raison de la loi 21, même s'ils n'étaient pas directement touchés personnellement ».
« L'un de nos objectifs était de recueillir des informations sur l'impact potentiel de la loi 21 sur la disponibilité des futurs professionnels, en particulier des éducateurs, compte tenu de la pénurie d'enseignants au Québec », a déclaré Kimberley Manning, professeure agrégée au Département de sciences politiques de l’Université Concordia.
Représentation importante des universités de langue française
Sur les 629 personnes qui ont répondu au sondage, un peu moins de la moitié provenaient d'établissements de langue anglaise. Près de 42 % d'entre eux fréquentaient ou avaient obtenu un diplôme d'un établissement de langue française. 8 % provenaient d'une institution bilingue, soit la Faculté de droit de ¿´Æ¬ÊÓƵ. La plupart provenaient d'universités ou de cégeps de Montréal (¿´Æ¬ÊÓƵ, Université de Montréal, Concordia et UQÀM). Pour trouver des participants, les chercheurs ont contacté des organisations étudiantes, des groupes religieux sur les campus et d'autres groupes de ce type au Québec afin de diffuser l'enquête auprès de leurs membres.
Sommaire du sondage The Impact of Law 21 on Québec Students in Law and Education: |
L’Université ¿´Æ¬ÊÓƵ
Fondée en 1821, à Montréal, au Québec, l’Université ¿´Æ¬ÊÓƵ figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat et se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Institution d’enseignement supérieur de renommée mondiale, l’Université ¿´Æ¬ÊÓƵ exerce ses activités de recherche dans trois campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 39 000 étudiants, dont plus de 10 400 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 000 étudiants internationaux représentant 30 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université ¿´Æ¬ÊÓƵ ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 20 % sont francophones.