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Virage à 180º dans la lutte à la tuberculose multirésistante

Une étude internationale conduit à un remaniement des lignes directrices mondiales pour améliorer le traitement des souches résistantes de la tuberculose
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 7 September 2018

Plusieurs nouveaux médicaments s’avèrent plus efficaces que les médicaments traditionnels utilisés pour traiter la tuberculose multirésistante,selon une nouvelle étude internationale menée par le Dr Dick Menzies de , à Montréal. Ces conclusions entraînent une révision en profondeur des lignes directrices mondiales en matière de traitement de la TB. Les résultats de ces travaux sont publiés aujourd’hui dans la revue médicale britannique The Lancet.

On dénombre environ 600 000 cas de tuberculose multirésistante (TB-MR) chaque année, dont 240 000 sont mortels. Le diagnostic et le traitement demeurent des défis de taille; en effet, chez les patients atteints de cette maladie, seul un cas sur quatre est diagnostiqué, et la proportion de patients traités avec succès est encore plus faible. Les pratiques actuelles en matière de traitement de laTB-MR prévoient le recours à des médicaments coûteux utilisés depuis très longtemps, qui entraînent des effets secondaires nocifs comme une nausée constante, une perte de l’audition et de l’insuffisancerénale.

LeDrMenzies, scientifique et pneumologue au CUSM, avec ses collaborateurs basés entres autres aux États-Unis, en Europe, en Amérique latine et en Asie, ont combiné des données colligées auprès de plus de12 000 patients atteints de TB-MR; ces données provenaient de 50 études menées dans 25 pays. La compilation d’un volume de données aussi important a permis aux chercheurs de conclure que les médicaments utilisés pour traiter latuberculose, comme la bédaquiline, le linézolide et les médicaments de dernière génération, comme les fluoroquinolones, sont d’excellents candidats pour le traitement de la TB-MR.

Ces médicaments ont systématiquement démontré de meilleurs taux de guérison et des taux de mortalité plus faibles, comparativement aux traitements actuellement utilisés. Ces nouveaux médicaments se sont également avérés efficaces pour traiter les souches ultrarésistantes de tuberculose. En outre, l’étude a également démontré qu’il n’est pas absolument nécessaire de faire des injections quotidiennes, comme le prévoyait l’ancienne pratique (sauf dans les cas les plusgraves).

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déjà réagi aux conclusions dugroupe de recherche mené par le Dr Menzies en des changements considérables, qui s’harmonisent avec le régime médicamenteux décrit ci-dessus pour le traitement de la TB-MR, et en prenant parti pour les traitements entièrement administrés par voie orale plutôt que pour les médicamentsinjectables.

«Le comité responsable des lignes directrices a tout simplement effacé les anciennes recommandations s’appliquant à l’ancien traitement et est reparti à zéro, faisant prendre un virage à 180º aux lignes directrices relatives au traitement de latuberculose», commente le Dr Menzies, chercheur du Programme de recherche translationnelle sur les maladies respiratoires à l’IR-CUSM et professeur de médecine, épidémiologie et biostatistique à l’Universit鿴ƬÊÓƵ.

Le comité responsable de formuler des recommandations sur le traitement de la TB-MR destinées à divers organismes, comme l’American Thoracic Society, le Centre for Disease Control (CDC, États-Unis), l’European Respiratory Society (ERS) et l’Infectious Disease Society ofAmerica, évalue aussi en ce moment les nouvellesdonnées.

«Bien que l’on n’ait pas encore mis la dernière main à la version finale des nouvelles lignes directrices, je crois que des organismes comme l’American Thoracic Society, le Centre for Disease Control (CDC, États-Unis), l’European Respiratory Society (ERS) et l’Infectious Disease Society of America vont modifier en profondeur la façon de traiter la TB-MR», dit le Dr Menzies.

« Comme chacun des nouveaux médicaments recommandés peut améliorer le taux de guérison, qui peut s’accroître dedixpour cent, nous espérons que les nouvelles combinaisons de médicaments entraîneront des taux de guérison pouvant atteindre 90 pour cent – ce qui serait extraordinaire», ajoute le chercheur qui, déjà, le mois dernier, les résultats d’une étude changeant la donne quant au traitement de laTBlatente.

«Les résultats de l’étude de l’IR-CUSM confirment ce que les cliniciens du monde entier constatent par eux-mêmes, conclut le Dr Paul Farmer du Department of GlobalHealth and SocialMedicine de l’Université Harvard. Nous espérons sincèrement qu’après avoir recommandé pendant20ans ces régimes médicamenteux toxiques […], nous pourrons enfin privilégier de nouveaux traitements plus sécuritaires, fondés sur des médicaments dont l’innocuité et la tolérabilité accrues ont étédémontrées.»

La tuberculose figure parmi lesdix principales causes de décès à l’échelle mondiale et est la maladie infectieuse la plus mortelle dans lemonde.


À propos de l’étude

L’auteur principal de l’étude intitulée «» était le Collaborative Group for the Meta-Analysis of Individual Patient Data in MDR-TB treatment‑2017.

DOI:

Des organismes comme l’American Thoracic Society, l’Infectious Disease Society of America, l’European Respiratory Society et les US Centers for Disease Control and Prevention ont fourni une partie du soutien apporté aux travaux susmentionnés. Les Instituts de recherche en santé duCanada (IRSC) ont également offert du financement additionnel (Subventions Fondation143350).

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À propos de l’Institut de recherche du CUSM

L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé ¿´Æ¬ÊÓƵ () est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et de la santé. Établi à Montréal, au Canada, l’Institut, qui est affilié à la faculté de médecine de l’Université ¿´Æ¬ÊÓƵ, est l’organe de recherche du Centre universitaire de santé ¿´Æ¬ÊÓƵ (CUSM) – dont le mandat consiste à se concentrer sur les soins complexes au sein de sa communauté. L’IR-CUSM compte plus de 420 chercheurs et près de 1 200 étudiants et stagiaires qui se consacrent à divers secteurs de la recherche fondamentale, de la recherche clinique et de la recherche en santé évaluative aux sites Glen et à l’Hôpital général de Montréal du CUSM. Ses installations de recherche offrent un environnement multidisciplinaire dynamique qui favorise la collaboration entre chercheurs et tire profit des découvertes destinées à améliorer la santé des patients tout au long de leur vie. L’IR-CUSM est soutenu en partie par le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS).

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