De nouvelles données confirment un lien entre le QI et le cortex cérébral
Rôle clé de chercheurs de Montréal dans une étude internationale à long terme
Le rythme d’évolution de l’épaisseur du cortex cĂ©rĂ©bral est un facteur important associĂ© au changement dans le quotient intellectuel (QI) d’une personne, selon une Ă©tude collaborative menĂ©e par des scientifiques de cinq pays, dont des chercheurs de l’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al – le Neuro – de l’UniversitĂ© ż´Ć¬ĘÓƵ et du Centre universitaire de santĂ© ż´Ć¬ĘÓƵ. L’étude pourrait avoir une importance considĂ©rable en pĂ©dagogie, ainsi que dans les procĂ©dures judiciaires oĂą le QI de la personne poursuivie joue un rĂ´le dans la dĂ©termination de la sĂ©vĂ©ritĂ© de la sentence.
Le cortex est la mince couche extĂ©rieure du tissu nerveux du cerveau, dont l’épaisseur est gĂ©nĂ©ralement de quelques millimètres. Le cortex, composĂ© de corps cellulaires, est crucial pour des fonctions cognitives comme la perception, le langage, la mĂ©moire et la conscience.Â
« On observe souvent de petites diffĂ©rences dans le QI de sujets lorsque leur QI est mesurĂ© deux fois sur une pĂ©riode donnĂ©e. Or, dans certains cas, on observe des changements importants dans le QI », explique le Dr Sherif Karama, professeur adjoint de psychiatrie Ă l’UniversitĂ© ż´Ć¬ĘÓƵ, psychiatre Ă l’Institut universitaire de santĂ© mentale Douglas et affiliĂ© au Neuro oĂą il a menĂ© l’étude publiĂ©e dans la revue scientifique NeuroImage. « En gĂ©nĂ©ral, ces changements sont attribuĂ©s Ă des erreurs de mesure plutĂ´t qu’être prĂ©sumĂ©s traduire des changements rĂ©els dans la capacitĂ© cognitive gĂ©nĂ©rale. »
Selon le processus normal du vieillissement, le cortex commence Ă s’amincir dès l’âge de cinq ou six ans. L’étude du P°ůĚýKarama et de ses collègues a fait appel Ă 188 enfants et adolescents sur une pĂ©riode de deux ans. Les participants Ă l’étude ont passĂ© des examens d’IRM Ă six endroits aux États-Unis. L’étude est la première Ă montrer un lien entre l’épaisseur corticale et le dĂ©veloppement du QI Ă l’échelle complète. Au cours d’une pĂ©riode relativement courte de deux ans, les chercheurs ont constatĂ© queĚý:
- les sujets ayant une augmentation notable du QI ne présentaient pas l’amincissement cortical prévu;
- les sujets dont le QI restait le même présentaient l’amincissement cortical prévu normal,
- les sujets ayant une diminution notable du QI présentaient un amincissement cortical exagéré.
« Découvrir que le QI n’est pas invariable et a un rapport avec des changements dans l’anatomie du cerveau a des répercussions importantes, car cela montre que certains changements du QI sont réels et non dus à une erreur de mesure. Cette découverte devrait rendre les gens méfiants de s’en tenir à une évaluation initiale du QI, étant donné son rôle dans les critères d’admission scolaire, dans la détermination des surdoués, ainsi que dans l’admissibilité aux prestations d’invalidité de la sécurité sociale ou même à la peine de mort. Dans certains États américains, les gens ayant un QI de moins de 70 ne peuvent pas être condamnés à la peine de mort. »
Les raisons des changements du QI ne sont pas claires Ă ce stade. Certains pourraient ĂŞtre attribuables Ă des trajectoires programmĂ©es du dĂ©veloppement ou d’autres facteurs comme la nutrition et l’éducation, de dire le P°ůĚýKarama.
L’étude a Ă©tĂ© entreprise conjointement par des chercheurs de l’Universidad Autonoma de Madrid, de la Fundacion CIEN/Fundacion Reina Sofia et de l’Universitat Pompeu Fabra en Espagne, de l’University of Edinburgh, R.-U., du Boston Children’s Hospital de Harvard University, É.-U., de l’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al, ainsi que de l’Institut universitaire de santĂ© mentale Douglas, Canada. Le projet a Ă©tĂ© menĂ© par le Brain Development Cooperative Group et soutenu par le National Institute of Child Health and Human Development, le National Institute on Drug Abuse, le National Institute of Mental Health, et le National Institute of Neurological Disorders and Stroke, le National Institutes of Health, le Fonds de recherche du QuĂ©bec - SantĂ©, le ministère de l’Éducation et de la Science de l’Espagne, et l’Alianza 4 Universidades. Â
L’article a paru dans l’édition de janvier 2014 de NeuroImageĚý:
Le Neuro
L’Institut et hĂ´pital neurologiques MontrĂ©al – le Neuro, est un centre mĂ©dical universitaire unique qui se consacre aux neurosciences. FondĂ© en 1934 par l’éminent neurochirurgien Wilder Penfield, le Neuro a acquis une renommĂ©e internationale pour son intĂ©gration de la recherche, de ses soins exceptionnels aux patients et de sa formation spĂ©cialisĂ©e, essentiels Ă l’avancement de la science et de la mĂ©decine. Ă€ la fois institut de recherche et d’enseignement de l’UniversitĂ© ż´Ć¬ĘÓƵ, le Neuro constitue l’assise de la mission en neurosciences du Centre universitaire de santĂ© ż´Ć¬ĘÓƵ. Les chercheurs du Neuro sont des chefs de file reconnus mondialement pour leur expertise en neurosciences cellulaire et molĂ©culaire, en imagerie du cerveau, en neurosciences cognitives, ainsi que dans l’étude et le traitement de l’épilepsie, de la sclĂ©rose en plaques et de troubles neuromusculaires. Pour tout renseignement, veuillez consulter leneuro.com.