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La sclérose en plaques au quotidien – Témoignage d’un patient

Atteint de sclérose en plaques depuis près de 20 ans, Marc Vaillancourt mord dans la vie à belles dents

Lorsque le DrĚýLiamĚýDurcan, neurologue au Neuro, lui a annoncĂ© qu’il Ă©tait atteint de sclĂ©rose en plaques, MarcĚýVaillancourt s’est campĂ© dans une attitude de dĂ©fi.

«ĚýJ’ai dit au mĂ©decinĚý: "Pas question de laisser cette maladie chambouler ma vie"Ěý», se rappelle-t-il.

Dix-huit annĂ©es ont passĂ© depuis. Aujourd’hui âgĂ© de 49Ěýans, Marc a suivi Ă  la lettre le traitement prescrit contre sa sclĂ©rose en plaques rĂ©currente-rĂ©mittente, et il a tenu paroleĚý: il n’a rien changĂ© Ă  son mode de vie.

«ĚýOn m’a conseillĂ© d’éviter le soleilĚý– mes poussĂ©es survenaient souvent l’étĂ©Ěý– mais j’adore l’étĂ© et la chaleur. C’est d’ailleurs pour cette raison que je vais toujours dans le Sud l’hiverĚý», nous confie ce publicitaire qui travaille chez lui comme directeur de la crĂ©ation.

Cela dit, Marc a dĂ» se rĂ©soudre Ă  laisser tomber le rugby, sport qu’il a pratiquĂ© pendant ses Ă©tudes universitaires en Australie, au milieu des annĂ©esĚý1990.

«ĚýLors de mon retour au Canada, j’ai fait partie d’une Ă©quipe de rugby de l’Ouest-de-l’Île-de-MontrĂ©al, mais ma dextĂ©ritĂ© Ă©tait si mauvaise que j’ai dĂ» arrĂŞter de jouer.Ěý»

C’est pendant sa dernière année d’université que Marc s’est rendu compte que quelque chose n’allait pas.

«ĚýJ’ai commencĂ© Ă  ressentir de fortes douleurs dans les yeux. J’avais la vue brouillĂ©e. Et j’ai Ă©tĂ© en proie Ă  un mal de tĂŞte pendant quatre ou cinq semaines.Ěý»

À l’époque, les médecins consultés en Australie ont envisagé la présence d’une tumeur cérébrale ou d’un autre type de cancer. Ce n’est qu’un an après son retour au Canada que Marc a observé une rupture troublante du lien entre son cerveau et ses muscles.

«ĚýJ’étais devant un ordinateur et mon cerveau m’ordonnait de dĂ©placer la souris, mais ma main ne rĂ©agissait pas. J’ai consultĂ© mon omnipraticien, qui m’a immĂ©diatement dirigĂ© vers le DrĚý¶ŮłÜ°ůł¦˛ą˛Ô.Ěý»

Marc a subi des examens d’imagerie par résonance magnétique et une ponction lombaire, technique diagnostique qui consiste à introduire une aiguille dans le rachis lombaire afin d’y prélever du liquide céphalorachidien. Marc est né et a grandi dans la région francophone du nord de l’Ontario, au sein d’une famille exempte d’antécédents de sclérose en plaques.

«ĚýJe ne connaissais pas du tout cette maladieĚý», se rappelle Marc. «ĚýJe savais que c’était la maladie d’AnnetteĚýFunicello, mais mes connaissances s’arrĂŞtaient lĂ .Ěý»

AnnetteĚýFunicello est une actrice hollywoodienne qui a connu la popularitĂ© dans les annĂ©esĚý1950 grâce Ă  son rĂ´le de Mouseketeer dans l’émission The Mickey Mouse Club, puis comme adolescente dans une sĂ©rie de films ayant pour cadre les plages californiennes. En 1992, elle a annoncĂ© qu’elle Ă©tait atteinte de sclĂ©rose en plaques. Dans un documentaire canadien tournĂ© en 2012, on la voit dans un fauteuil roulant, incapable de marcher et de parler. Elle est morte un an plus tard, Ă  l’âge de 70Ěýans.

TraitĂ© par le DrĚýAmitĚýBar-Or, ancien neurologue au Neuro, Marc a participĂ© pendant plus de 10Ěýans Ă  un essai clinique sur un mĂ©dicament appelĂ© «ĚýAubagioĚý».

«ĚýMes rĂ©missions Ă©taient toujours imprĂ©visiblesĚý», se remĂ©more-t-il. «ĚýJe pouvais ĂŞtre en rĂ©mission pendant quelques jours, voire une semaine. Les symptĂ´mes de la sclĂ©rose en plaques diffèrent d’un patient Ă  l’autre. Lors de ma ponction lombaire, je me suis liĂ© d’amitiĂ© avec une jeune fille qui a reçu son diagnostic de sclĂ©rose en plaques en mĂŞme temps que moi. Cette dame est en fauteuil roulant depuis près de 10Ěýans. Il y a des diffĂ©rences hommes-femmes dans la sclĂ©rose en plaques; c’est vraiment spĂ©cial. D’ailleurs, c’est une maladie plus frĂ©quente chez les femmes que chez les hommes.Ěý»

SantĂ©ĚýCanada a homologuĂ© Aubagio en 2013, mais cette approbation a posĂ© problème pour Marc.

«ĚýJe prenais la dose de sept milligrammes, mais SantĂ©ĚýCanada n’a approuvĂ© que la dose de 14ĚýmilligrammesĚý», fait-il observer. «ĚýJ’ai commencĂ© Ă  prendre la dose de 14Ěýmilligrammes, mais elle ne me convenait pas.Ěý»

Marc a fait une «ĚýlĂ©gère dĂ©pressionĚý» et a rĂ©duit ses activitĂ©s, ce qui a provoquĂ© un gain de poids. Le DrĚýBar‑Or lui a alors prescrit un autre traitement contre la sclĂ©rose en plaquesĚý: Lemtrada.

«ĚýMon deuxième cycle de traitement a pris fin en octobre dernier et aujourd’hui, je me sens renaĂ®treĚý», se rĂ©jouit Marc. «ĚýJe m’entraĂ®ne quatre ou cinq fois par semaine et je peux aller marcher une bonne heure sans difficultĂ©.Ěý»

Toutefois, Lemtrada a des effets indésirables.

«ĚýMon sommeil a complètement changĂ©. J’ai du mal Ă  m’endormir. Le DrĚýBar‑Or m’a prescrit un somnifère. Je suis pas mal ancrĂ© dans les habitudes et la routine, alors je continue de me lever Ă  sept heures. J’aimerais recommencer Ă  travailler de neuf Ă  cinq pour voir comment mon organisme rĂ©agirait.Ěý»

Marc se dĂ©crit comme «Ěýun Ă©ternel optimisteĚý». Bizarrement, il constate que cet optimisme Ă  tous crins peut parfois lui jouer des tours.

«ĚýDes amis me disent qu’à cause de mon naturel optimiste, ils ne savent pas si j’ai besoin d’aide. Je ne demande pas d’aide, parce que je ne veux pas ĂŞtre un fardeau. Je prĂ©fère que les gens m’offrent leur aide.Ěý»

En outre, Marc constate que son apparence et son comportement en tous points normaux sont parfois trompeurs.

«ĚýMes amis et d’autres personnes atteintes de sclĂ©rose en plaques me disent qu’ils n’auraient jamais pu deviner que j’avais la maladie. Par contre, lorsque j’ai une poussĂ©e, ils s’en rendent compte tout de suite. Mais ils savent qu’ils ont toujours affaire au bon vieux Marc. Parfois, mes amis me demandentĚý: "Est-ce qu’on devrait t’inviter ou pas?" Ă€ cela, je rĂ©pondsĚý: "Invitez-moi. Si ça ne me convient pas, je refuserai l’invitation, tout simplement"Ěý».

Parfois, dĂ©plore Marc, les gens croient Ă  tort qu’ils doivent laisser une personne malade tranquille, «Ěýparce qu’elle a besoin de reposĚý».

Lorsque le DrĚýBar‑Or a quittĂ© le Neuro, l’an dernier, il a confiĂ© Marc Ă  un confrère, le DrĚýAlexĚýSaveriano. Marc voit son nouveau neurologue tous les six mois.

MarcĚýVaillancourt reçoit des soins attentionnĂ©s et un traitement efficace, et il est entourĂ© d’amis comprĂ©hensifs. Comme il le dit si bien, «ĚýLa vie est belle!Ěý».

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Le Neuro (L'Institut-HĂ´pital neurologiqueĚýde MontrĂ©al) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de ż´Ć¬ĘÓƵ, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santĂ© ż´Ć¬ĘÓƵ. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

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