Une percée prometteuse dans le traitement de la SP
Un médicament s’avère efficace pour réduire de nouvelles poussées ou une progression des symptômes
Des essais cliniques distincts ont montré l’efficacité d’un médicament appelé ocrelizumab à réduire de nouvelles poussées chez des personnes atteintes de sclérose en plaques (SP) de type cyclique et une nouvelle aggravation des symptômes dans le cas de la SP progressive primaire.
Trois Ă©tudes menĂ©es par une Ă©quipe internationale de chercheurs, qui compte Amit Bar-Or et Douglas Arnold de l’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al de l’UniversitĂ© ż´Ć¬ĘÓƵ, ont rĂ©vĂ©lĂ© que l’ocrelizumab peut diminuer considĂ©rablement de nouvelles poussĂ©es de SP cyclique, et ralentir l’aggravation des symptĂ´mes causĂ©s par la SP progressive primaire.
Dans l’une des Ă©tudes, 732 patients atteints de SP progressive primaire ont Ă©tĂ© rĂ©partis alĂ©atoirement selon un ratio de 2:1 pour recevoir soit l’ocrelizumab, un anticorps monoclonal humanisĂ© qui cause une dĂ©plĂ©tion des lymphocytes BĚýCD20+, soit un placebo.
La proportion de patients avec une progression confirmée de l’incapacité après 12 semaines était de 39,3 pour cent avec le placebo, par rapport à 32,9 pour cent avec l’ocrelizumab. Après 24 semaines, la proportion avec une progression confirmée de l’incapacité était de 35,7 pour cent avec le placebo par rapport à 29,6 pour cent avec l’ocrelizumab. À la 120e semaine, le test mesurant la vitesse de marche d’un sujet sur une distance de 25 pieds montrait une dégradation de 55,1 pour cent chez les sujets traités au placebo par rapport à 38,9 pour cent chez ceux traités à l’ocrelizumab. On a aussi observé chez les patients sous ocrelizumab moins de nouvelles lésions au cerveau et une perte moindre du volume du cerveau que chez les sujets ayant reçu le placebo.
L’ocrelizumab a aussi Ă©tĂ© testĂ© dans deux Ă©tudes distinctes de sujets atteints de SP cyclique, l’une avec un groupe de 821 personnes, et l’autre avec 835 personnes. Dans les deux Ă©tudes, les sujets ont Ă©tĂ© rĂ©partis alĂ©atoirement selon un ratio de 1:1 pour recevoir soit l’ocrelizumab, soit un traitement reconnu pour la SP cyclique, l’interfĂ©ron bĂŞta sous-cutanĂ© injectĂ© trois fois par semaine. Par rapport au placebo, les taux de rĂ©currence des poussĂ©es chez les sujets sous ocrelizumab Ă©taient plus faibles de 46 pour cent dans une Ă©tude et de 47 pour cent dans l’autre. Les chercheurs ont constatĂ© que l’ocrelizumab rĂ©duisait le risque de l’aggravation de l’incapacitĂ© après 12Ěýsemaines et 24 semaines, et rĂ©duisait le nombre de nouvelles lĂ©sions au cerveau.
Selon les résultats de l’étude, des réactions liées à la perfusion ont été constatées chez 34,3 pour cent des sujets sous ocrelizumab. Les infections graves n’étaient pas plus fréquentes avec l’ocrelizumab qu’avec l’interféron (1,3 par rapport à 2,9 pour cent respectivement). Des tumeurs malignes ont été constatées chez quatre sujets sous ocrelizumab et chez deux sujets sous interféron. L’innocuité à long terme de l’ocrelizumab devra être déterminée par l’approfondissement des observations.
«ĚýLes rĂ©sultats chez les patients atteints de SP cyclique dĂ©montrent non seulement l’efficacitĂ© très Ă©levĂ©e du mĂ©dicament contre les poussĂ©es, mais souligne aussi le nouveau rĂ´le important des lymphocytes B du système immunitaire dans le dĂ©veloppement de poussĂ©esĚý», indique le Dr Bar-Or. «ĚýBien que les rĂ©sultats chez les patients atteints de SP primaire progressive soient plus modestes, ils reprĂ©sentent nĂ©anmoins le tout premier essai clinique positif, une percĂ©e qui permet d’espĂ©rer pour la SP progressive primaire, auparavant impossible Ă traiter. C’est une avancĂ©e importante dans le domaine.Ěý»
Les conclusions des deux études, financées par Roche, ont paru dans le le 21 décembre 2016.
La sclérose en plaques
Le Canada a un des taux les plus élevés de SP au monde – environ 1100 nouveaux cas chaque année. Des 50 000 Canadiens atteints de SP, plus d’un sur cinq vit au Québec. La SP est l’une des maladies neurologiques les plus répandues chez les jeunes Canadiens. Des enfants de deux ans peuvent en être atteints, mais la maladie se manifeste en général dans la fleur de l’âge, entre 15 et 40 ans. Les femmes risquent deux fois plus que les hommes de contracter la SP.
Le Neuro
L’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al – le Neuro – est un centre mĂ©dical universitaire unique qui se consacre aux neurosciences. FondĂ© en 1934 par l’éminent neurochirurgien Wilder Penfield, le Neuro a acquis une renommĂ©e internationale pour son intĂ©gration de la recherche, de ses soins exceptionnels aux patients et de sa formation spĂ©cialisĂ©e, essentiels Ă l’avancement de la science et de la mĂ©decine. Ă€ la fois institut de recherche et d’enseignement de l’UniversitĂ© ż´Ć¬ĘÓƵ, le Neuro constitue l’assise de la mission en neurosciences du Centre universitaire de santĂ© ż´Ć¬ĘÓƵ. ĚýSes chercheurs sont des chefs de file reconnus mondialement pour leur expertise en neurosciences cellulaire et molĂ©culaire, en imagerie du cerveau, en neurosciences cognitives, ainsi que dans l’étude et le traitement de l’épilepsie, de la sclĂ©rose en plaques et de troubles neuromusculaires.
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